La vaccination du chien
Vacciner son chien est la mesure de prévention la plus efficace pour le protéger contre certaines maladies infectieuses graves voire mortelles. La vaccination du chien implique de respecter un protocole régulier afin de garantir une bonne immunité à l’animal en cas de contamination.
La vaccination : Contre quelles maladies protéger son chien ?
Il existe plusieurs vaccins disponibles dont certains sont effectués de manière systématique en France. Notamment, contre la maladie de Carré, l’hépatite de Rubarth, la parvovirose, le parainfluenza (toux du chenil) et la leptospirose.
D’autres vaccins sont également disponibles et peuvent être administrés de manière complémentaire en fonction du mode de vie et du contexte épidémiologique.
On peut alors proposer les vaccinations contre la piroplasmose, la maladie de Lyme, la toux du Chenil et l’herpesvirose.
Selon la race de votre chien, la vaccination antirabique peut être obligatoire. Elle est également obligatoire pour tout animal entrant ou sortant du territoire.
La maladie de Carré
La maladie de Carré est une maladie virale pouvant toucher les canidés (chiens, renards, coyote, loup) et les mustélidés (furets, belettes). Elle est particulièrement contagieuse et se transmet par contact direct et par contact avec les sécrétions d’un animal contaminé. Elle touche beaucoup plus souvent les chiots, mais elle peut affecter les chiens de tout âge.
Symptômes
Après quelques jours d’incubation, la maladie de Carré se déclare, on peut alors observer différents symptômes :
- généraux : abattement, fièvre (pendant 1 à 2 jours), anorexie
- digestifs : diarrhée, vomissements
- respiratoires : rhinite, toux, pneumonie
- oculaires : conjonctivite, kératite, larmoiement excessif (épiphora), uvéite, perte de la vison (cécité)
- nerveux : épilepsie, paralysie, méningite, ataxie, coma
Diagnostic
Les signes cliniques, très variés et peu caractéristiques, compliquent le diagnostic qui s’établit essentiellement sur un diagnostic différentiel (par élimination des autres hypothèses). Cependant, un test PCR à partir de divers prélèvements (nasaux, oculaires ou urinaires) peut être réalisé pendant les deux premières semaines de l’infection.
Traitement
Un traitement de soutien médical peut être mis en place, ainsi qu’une antibiothérapie afin de lutter contre les surinfections bactériennes et stabiliser le chien. En l’absence de réponse du système immunitaire, l’issue est souvent rapidement mortelle.
L’hépatite de Rubarth
L’hépatite de Rubarth est une maladie virale qui touche uniquement les canidés (chien, renard, loup, coyote), mais le chien est l’espèce la plus sensible. Elle est due à un adénovirus canin de type 1 (CAV1).
La contamination peut se faire de manière directe, par contact entre chiens ou indirecte, par contact avec des sécrétions ou des supports contaminés. Le virus est assez résistant et peut survivre plusieurs mois dans l’environnement.
Symptômes
Le délai d’incubation est de 3 à 6 jours avant l’apparition des premiers symptômes qui varient selon la gravité de l’infection :
- Forme suraiguë : une atteinte hépatique foudroyante, entrainant la mort de l’animal en seulement quelques heures. Cette forme touche principalement les chiots de 2 et 3 mois.
- Forme aiguë : le chien peut présenter de la fièvre, des muqueuses pâles, une perte d’appétit, une atteinte oculaire (conjonctivite ou uvéite), une atteinte rénale, une atteinte hépatique (jaunisse), de la toux, des vomissements et de la diarrhée. Le chien guérit généralement en une dizaine de jours, sauf dans les cas les plus graves ou le chien décèdera après une phase de coma. Après guérison, on peut observer chez certains chiens une persistance de l’opacité cornéenne pendant plusieurs semaines (kératite bleue).
- Forme atténuée : fièvre passagère avec troubles digestifs et oculaires discrets. Dans un cas sur deux, les chiens qui attrapent le virus développent uniquement une pharyngite, qui passe inaperçue la plupart du temps. Cependant, les chiens atteints sont quand même contagieux.
- Forme chronique : le virus se multiplie dans différents organes (foie ou rein), provoquant une cirrhose avec apparition de liquide abdominal, insuffisance rénale, perte de poids, etc.
- Forme asymptomatique : c’est la plus fréquente, le chien est porteur de la maladie, mais ne développe aucun symptôme. En revanche, il reste contaminant pour les autres chiens.
Bon à savoir : un chien qui guérit de l’hépatite de Rubarth reste contagieux à travers ses urines pendant près de 6 mois.
Diagnostic
Le vétérinaire peut établir un diagnostic à partir des signes cliniques du chien. Des analyses de sang ou d’urines peuvent permettre de confirmer le diagnostic.
Traitement
Il n’existe pas de remède contre l’hépatite de Rubarth et l’antibiothérapie n’a aucune efficacité contre l’adénovirus.
Le traitement consiste à soigner certains symptômes comme la déshydratation, les vomissements et la diarrhée.
La parvovirose
La parvovirose est une maladie virale grave et très contagieuse chez le chien et particulièrement chez les chiots pas encore vaccinés. Elle est due à un virus parvovirus extrêmement résistant dans l’environnement.
La maladie se transmet lors de contact direct avec un autre chien malade et indirect, avec des selles contaminantes. Les vêtements, les chaussures ou le pelage des animaux, peuvent être à l’origine de nouvelles contaminations.
Symptômes
La durée d’incubation varie en général entre 4 et 7 jours et provoque dans la majorité des cas des signes foudroyants de gastro-entérite hémorragique (vomissements avec du sang, diarrhée nauséabonde). Le chien est amorphe, il refuse de s’alimenter et de boire. Il présente également des signes de fièvre et d’inconfort abdominal. S’ensuit une déshydratation pouvant conduire rapidement à la mort du chien en l’absence de soins intensifs.
Le parvovirus s’attaque aux globules blancs dans le sang, ce qui engendre une diminution du système immunitaire chez le chien. Par conséquent, son organisme devient plus sensible aux infections.
Certains chiots peuvent également décéder à la suite d’un choc aigu sans signe précurseur.
Diagnostic
Une prise de sang peut être réalisée pour mettre en évidence la diminution des globules blancs dans le sang et orienter vers la parvovirose.
Une analyse d’échantillon de selles par technique PCR ou par Snap test peut confirmer avec certitude le diagnostic.
Traitement
Une hospitalisation d’urgence est nécessaire dans la majorité des cas afin de mettre en place le plus rapidement possible un traitement symptomatique par voie injectable (perfusion, antibiotiques, anti-vomitifs, anti-diarrhéique, pansements digestifs etc.).
Bon à savoir : La parvovirose fait partie de la liste des vices rédhibitoire, ainsi que la maladie de Carré et l’hépatite de Rubarth. En cas de suspicion de la maladie, l’acheteur a seulement quelques jours après l’acquisition du chiot pour se rendre chez le vétérinaire afin d’établir un certificat de suspicion. Si la maladie se confirme, l’acheteur doit demander une action en rédhibition auprès de l’éleveur dans les 30 jours qui suivent l’acquisition.
Le parainfluenza (toux du chenil)
C’est un virus respiratoire faisant partie des nombreux virus à l’origine de la toux du Chenil chez le chien. Le parainfluenza est très contagieux, il se transmet d’un chien à un autre par les sécrétions aériennes.
Symptômes
Les premiers symptômes se manifestent en moyenne après un temps d’incubation de 6 jours. Durant cette période, le chien ne présentera pas de réels signes cliniques, mais il sera contagieux pour les autres chiens.
- Toux sèche
- Écoulements nasaux
- Écoulements oculaires
Dans certains cas (animaux immunodéficients, chiots non vaccinés), les symptômes peuvent s’aggraver :
- Anorexie
- Fièvre
- Abattement
- Pneumonie
- Mort de l’animal
Diagnostic
Le diagnostic s’appuie essentiellement sur les signes cliniques. Cependant, une culture bactérienne ou l’isolement du virus peuvent être pratiqués pour mettre en évidence l’agent responsable.
Traitement
Le traitement vise à soulager les symptômes en fonction de leur sévérité.
La leptospirose
C’est une maladie grave due à une bactérie appelée leptospira. Elle touche principalement les chiens, mais peut également se transmettre à l’homme (zoonose).
Les principaux porteurs de la maladie sont les petits mammifères (ex : les hérissons) et les rongeurs (ex : les rats). Ils sont en général asymptomatiques, mais ils libèrent les leptospires dans leurs urines. Contaminant ainsi les eaux stagnantes et le sol. Le chien va s’infecter en buvant ou en se baignant dans les eaux contaminées.
La leptospirose est très résistante et peut survivre plusieurs mois dans un environnement chaud et humide. C’est pourquoi les chiens vivant en zone rurale sont plus à risque d’être infectés par les leptospires à la fin de l’été et à l’automne.
Symptômes
La durée d’incubation est d’environ 7 jours. La maladie peut se manifester sous plusieurs formes :
- Forme suraiguë : le décès de l’animal survient en 48 heures avec très peu de symptômes apparents ou après une période d’hypothermie et de coma.
- Forme ictéro-hémorragique : les principaux organes atteints sont le foie et les reins. Le chien présente de la fièvre, une anorexie, une très grande fatigue ainsi qu’une diarrhée sanguinolente, un ictère, une insuffisance rénale aiguë et des troubles de la coagulation. En l’absence de soins intensifs, le décès du chien peut survenir en moins de 6 jours.
- Insuffisance rénale aiguë : les reins sont les plus atteints. Dans un premier temps, le chien boit et urine en grande quantité, puis s’arrête d’uriner après quelques jours. Sans prise en charge du chien, la mort survient dans les 15 jours.
- Gastro-entérite hémorragique : elle se manifeste par des vomissements avec du sang ainsi que du méléna (sang noir d’une consistance pâteuse à l’odeur nauséabonde évacué par l’anus).
Il existe d’autres formes moins connues où le chien présente des signes nerveux, des difficultés respiratoires etc.
Diagnostic
Différentes analyses de sang permettent de détecter : une diminution plaquettaire, une augmentation des globules blancs et une atteinte du foie et/ou des reins.
Une sérologie permet de mesurer le taux d’anticorps contre les leptospires dans le sang. Cependant, cette mesure peut mettre 1 à 2 semaines après la contamination avant de monter.
Des imageries médicales (échographie et radiographie) peuvent aider à identifier les organes atteints et démontrer l’absence d’autres pathologies pouvant être à l’origine des symptômes observés.
Traitement
Au vu de la gravité de la maladie, une hospitalisation est nécessaire dans la majorité des cas avec une mise en place de soins intensifs.
Malgré les soins intensifs réalisés, on observe malheureusement un fort taux de mortalité.
La rage
La rage est une maladie virale mortelle. Elle peut toucher les mammifères ainsi que l’homme (zoonose). La France est déclarée indemne de rage depuis plusieurs années. Cependant, il arrive encore aujourd’hui que des cas de rage soient déclarés. Il s’agit en général de chiens importés illégalement depuis des pays ou la rage subsiste. Le risque de contamination est donc toujours existant.
La vaccination de la rage est obligatoire pour les chiens qui entrent et sortent du territoire. Il est impératif de respecter un protocole strict sous peine de sanctions.
Le vaccin est également obligatoire pour les chiens de catégorie 1 et 2 résidant en France.
Le virus se concentre dans la salive de l’animal malade, la contamination se fait donc par morsure de l’animal infecté.
Symptômes
La période d’incubation est assez longue, pouvant aller de 15 jours à plusieurs semaines. La rage provoque en général des troubles comportementaux et nerveux :
- Changement de comportement (agressivité ou au contraire très calme ou apathique)
- Difficultés à déglutir
- Hypersalivation
- Paralysie progressive entrainant le décès rapide du chien
Diagnostic
Le diagnostic repose sur l’évolution des symptômes. S’il y a une suspicion de rage (et/ou à la suite d’une morsure), le chien sera mis sous haute surveillance sanitaire avec 3 visites chez le vétérinaire. Durant ces 15 jours de surveillance il est interdit d’euthanasier le chien.
Seul un examen post-mortem en laboratoire agréé permettra de confirmer avec certitude le diagnostic de rage.
De toute manière, dans le cas d’une morsure ou de signes évocateurs il est impératif de prendre rendez-vous avec un vétérinaire. La première intention du vétérinaire sera d’écarter le risque de rage.
Traitement
Il n’existe pas de traitement contre la rage, la mort est irrémédiable et survient en général en 4 à 5 jours après l’apparition des premiers symptômes.
Quand faut-il faire la vaccination de son chien ?
Vous l’aurez compris, le seul moyen de protéger efficacement votre chien est la vaccination. Il est recommandé de démarrer la vaccination du chien dès l’âge de 8 semaines.
En général la primo-vaccination se fait en 3 injections : à 8, 12 puis 16 semaines. Ensuite, le rappel vaccinal se fera annuellement, ça sera aussi l’occasion d’effectuer un bilan de santé avec le vétérinaire.
Il existe des vaccins complémentaires notamment contre la piroplasmose, la maladie de Lyme, le virus Babesia Canis (un des nombreux virus responsables de la toux du Chenil) et l’herpesvirose. N’hésitez pas à demander conseils à un vétérinaire afin de convenir ensemble d’un protocole vaccinal adapté au mode de vie de votre chien.
Quels sont les vaccins obligatoires pour le chien ?
Le seul vaccin encadré par la loi et obligatoire en France dans certains cas est celui de la rage.
C’est une maladie virale mortelle présente dans le monde entier. Elle peut toucher les mammifères (chiens, chats, renards, etc.) mais aussi l’homme.
Les chiens qui traversent les frontières, ainsi que les chiens de catégorie 1 et 2, sont dans l’obligation d’être vaccinés contre la Rage, être muni d’un passeport et d’une identification par puce électronique.
Les autres vaccins (maladie de Carré, hépatite de Rubarth, parvovirose, parainfluenza, leptospirose) ne sont pas obligatoires, mais vivement conseillés.
Quels sont les risques si les vaccins ne sont pas faits ?
Si vous cessez d’effectuer la vaccination de votre chien, il ne sera plus protégé contre les maladies pour lesquelles il était vacciné jusque-là. Vous exposez votre chien aux risques de contaminations par des maladies graves, voire mortelles.
La vaccination du chien est à renouveler tous les ans. Ils permettent d’effectuer en même temps un bilan de santé avec votre vétérinaire. Ce rendez-vous permet aussi de renouveler les antiparasitaires et de bénéficier de très bons conseils lors de l’examen.
Enfin, sachez qu’en cas de contamination, les frais vétérinaires liés aux soins de la maladie seront beaucoup plus onéreux que le prix de la vaccination annuelle de votre chien.
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