La vaccination du chat

La vaccination du chat

Le 2/07/2023

La vaccination est un acte préventif, il n’est pas obligatoire en France de faire vacciner votre chat, mais il est vivement conseillé. Peu importe l’âge de votre chat, il est recommandé de le faire vacciner pour le maintenir en bonne santé et le protéger contre certaines maladies graves.

La vaccination du chat : les maladies concernées

La panleucopénie infectieuse féline (typhus)

La panleucopénie infectieuse féline, plus connue sous le nom de typhus, est une maladie virale grave surtout décelée chez les chatons de moins de 12 mois incorrectement vaccinés. Certaines formes sont également révélées chez les chats correctement vaccinés et habitant en collectivité, en raison de la charge virale contenue dans l’environnement.

Le typhus est dû à un parvovirus qui se transmet au chat par contact via des sécrétions ou excrétions contenant les agents infectieux. Il se repend dans différents organes comme l’intestin, les nœuds lymphatiques et la moelle épinière.

Symptômes

Après une incubation de 2 à 10 jours, le typhus laisse apparaitre des signes cliniques reflétant l’atteinte généralisée de l’organisme :

  • Symptômes généraux : abattement, fièvre, déshydratation, douleur abdominale, perte de poids importante et rapide, état de choc et mort subite
  • Symptômes digestifs : vomissements et diarrhée
  • Troubles de la reproduction : anomalies congénitales, infertilité et avortement
  • Troubles nerveux : tremblements et incoordination locomotrice (ataxie cérébelleuse)
  • Symptômes oculaires : hypoplasie du nerf optique et décollement de la rétine

Diagnostic

Il est possible de détecter le virus du typhus par écouvillon rectal ou dans les selles du chat. Cependant des faux négatifs restent fréquents. 

L’examen clinique du jeune chaton non vacciné permet une suspicion que des examens biologiques peuvent confirmer.

En cas d’atteinte neurologique, un examen par imagerie (IRM) pourra confirmer une hypoplasie cérébelleuse.

Traitement

À ce jour, il n’existe pas de traitement antiviral efficace pour soigner le typhus chez le chat. Des traitements symptomatiques (antibiothérapie, anti-nauséeux, alimentation entérale) peuvent être administrés ainsi que des perfusions (fluidothérapie) avec une surveillance accrue de l’évolution des symptômes du chat.

Prévention

La vaccination des jeunes chatons reste le moyen de prévention le plus efficace. Les risques de transmission et de contamination sont encore plus importants pour les chats vivant en collectivité. Dans ce cas, il est impératif de désinfecter les locaux et les objets avec un désinfectant virucide ou de l’eau de Javel car le virus peut survivre plusieurs mois dans un environnement à température ambiante.

Le coryza

Le coryza est une maladie très contagieuse qui touche essentiellement l’appareil respiratoire des chats. La transmission du coryza se fait principalement par contact direct entre chats et peut toucher les chats de tout âge.

Le coryza du chat provoque un ensemble de signes cliniques dus à une infection par divers agents viraux (herpesvirus, calicivirus et réovirus) ou bactériens (chlamydophila, bordetella, mycoplasmose hémotrope).

Symptômes

La durée d’incubation varie entre 2 et 5 jours avant l’apparition des premiers symptômes. Ces manifestations diffèrent en fonction de l’âge, de l’état de santé du chat et des agents infectieux en cause :

> l’herpesvirus : il provoque une toux, des éternuements, des écoulements nasaux et oculaires, une conjonctivite ainsi que de la fièvre. En l’absence de traitement, l’état de santé du chat se dégrade progressivement, il perd l’appétit et apparait très abattu. Dans les cas les plus graves, sans prise en charge de l’animal, ce virus peut entrainer la mort de l’animal. Ce virus présente une certaine dangerosité car il peut demeurer dans un état latent dans les ganglions du chat en bonne santé et se réactiver à la suite d’un stress, provoquant ainsi la réapparition de la maladie.

> le calicivirus : il cause des écoulements oculaires et nasaux, une baisse de l’état général ainsi que des ulcères dans la bouche. Ces ulcérations sont très douloureuses et déclenchent souvent une hypersalivation. Ce virus peut persister dans le pharynx du chat sans révéler de symptômes et contaminer d’autres chats plus fragiles.

> le réovirus : ce virus est moins virulent que les deux précédents et provoque uniquement des larmoiements.

Il arrive fréquemment que ces atteintes virales se compliquent en infections bactériennes à l’origine d’écoulements nasaux et oculaires purulents.

Diagnostic

Sur la base des signes cliniques très significatifs et courants, le vétérinaire pourra sans mal mettre en place un traitement. Cependant, il est possible de rechercher la présence des virus grâce à un prélèvement (écouvillons conjonctivaux ou buccaux) envoyé au laboratoire.

Traitement

À l’heure actuelle, il n’existe pas de traitement permettant d’éliminer totalement le virus du coryza de l’organisme du chat infecté. L’administration d’antibiotiques permet de limiter les complications bactériennes. La mise en place d’un traitement par aérosol aide à fluidifier les sécrétions nasales afin de faciliter leur évacuation et ainsi libérer les voies respiratoires. L’affection ophtalmologique nécessite en général un traitement par voie locale (collyre ou pommade).

Dans les cas les plus graves, une hospitalisation peut s’avérer nécessaire avec la mise sous perfusion du chat.

Il ne faut pas oublier qu’un chat guéri de cette maladie peut rester porteur du coryza durant de longues années. Il restera alors contagieux pour les autres chats et pourra retomber malade à la suite d’un stress ou d’une maladie (baisse d’immunité).

Prévention

La meilleure protection reste la vaccination. Le vaccin a une action contre l’herpesvirus, les chlamydias et certaines souches du calicivirus (il existe différentes souches, dont certaines sont résistantes à la vaccination).

La leucose féline (FeLV)

La leucose féline est une maladie infectieuse due à un rétrovirus. C’est une maladie potentiellement grave qui se transmet entre chats par contact direct via le sang, la salive, l’urine et les selles. La contamination s’effectue dans les cas de morsures, léchage ou lors du partage de gamelles et de litières (pour les chats vivant en collectivité avec contacts répétés).

La leucose peut aussi se transmettre pendant la gestation ou la lactation, la mère porteuse du virus va alors contaminer ses chatons.

Le FeLV est une maladie virale dont une partie des chats arrivent à éliminer le virus naturellement tandis que chez les autres, il entrainera en quelques mois ou années, l’apparition d’une maladie plus ou moins mortelle à court terme.

Symptômes

Le temps d’incubation est assez long et peut durer plusieurs mois, voire plusieurs années avant que la maladie se déclare. A ce moment-là, on peut observer l’apparition de fièvre, des muqueuses pâles (une anémie) et des ganglions enflés. Le FeLV entraine une déficience du système immunitaire, le chat devient alors beaucoup plus fragile et risque d’attraper toutes sortes d’infections (maladies respiratoires, gingivites, tumeurs etc.).

Diagnostic

Il existe un test qui permet de voir si le chat est séropositif. Ce test est facilement réalisable avec votre vétérinaire. Il suffit d’une petite quantité de sang pour révéler si le chat est porteur de la maladie. N’hésitez pas à demander conseil à un vétérinaire.

Traitement

Aucun traitement visant à guérir le chat n’existe à ce jour. Uniquement des soins palliatifs permettant de lutter contre les diverses infections (maladies opportunistes). On peut ainsi espérer diminuer les symptômes, améliorer le confort du chat et peut-être augmenter un peu son espérance de vie.

Prévention

La vaccination reste la prévention la plus efficace pour protéger le chat. Elle est d’autant plus recommandée si le chat vit en collectivité avec d’autres chats ou s’il va beaucoup en extérieur.

La rage

La rage est une maladie mortelle d’origine virale (rhabdovirus neutrope). Elle peut toucher tous les mammifères, également l’homme. La transmission se fait exclusivement par contact direct, notamment lors de morsures. Le virus présent dans la salive du chat infecté doit pénétrer la barrière cutanée de l’autre chat ou de l’homme (zoonose) pour le contaminer.

Symptômes

La durée d’incubation est très variable, pouvant aller de quelques jours à plusieurs semaines. Cependant l’animal est contagieux exclusivement lors de l’apparition des premiers signes cliniques. En moyenne le chat décèdera dans les 5 jours suivant l’arrivée des premiers symptômes qui se manifesteront avec :

  • Des changements importants dans le comportement du chat
  • Des signes d’irritabilité et d’agressivité
  • L’apparition de problèmes moteurs : paralysie progressive, le chat a de plus en plus de mal à se déplacer, à déglutir et à mâcher
  • Le décès brutal de l’animal

Diagnostic

Seul un examen post mortem en laboratoire permet de confirmer le diagnostic de rage en 48 heures. Le diagnostic demeure difficile et se base uniquement sur les signes cliniques neurologiques. Toute suspicion de rage doit engendrer la plus grande prudence et la prise en charge par un vétérinaire.

Traitement

Il n’existe pas de traitement, une fois que le virus a atteint le système nerveux et que les symptômes apparaissent, l’évolution de la maladie conduit inéluctablement à la mort de l’animal.

Prévention

La seule solution pour protéger le chat des risques d’une contamination est la vaccination. La vaccination contre la rage n’est pas obligatoire en France, mais uniquement pour les carnivores domestiques qui sortent du territoire. 

La vaccination du chat : à partir de quel âge ?

À partir de l’âge de 2 mois le chaton ne bénéficie plus des anticorps maternels, il devient alors très vulnérable. C’est pourquoi la vaccination doit être effectuée au plus tôt, dès l’âge de 8 semaines.

Le calendrier vaccinal est le suivant : une seconde voire une troisième injection devront être effectuées entre 3 et 5 semaines d’intervalle entre chaque injection, afin de garantir une bonne immunité (exception pour le vaccin rage qui nécessite une seule dose à partir de l’âge de 12 semaines). Ensuite il conviendra d’effectuer un rappel annuel.

Il est recommandé de continuer à vacciner tous les ans votre chat dans le but de réactiver ses anticorps vaccinaux, et lui garantir une bonne protection contre les maladies infectieuses.

Plus votre chat vieillit et plus ses défenses immunitaires diminuent. Par conséquent, il ne faut pas oublier de réaliser ses rappels vaccinaux annuels. Ces visites vétérinaires permettront d’effectuer par la même occasion un examen clinique complet.

Attention : les vaccins de votre chat doivent être à jour dans les cas où vous l’emmenez en voyage ou si vous le placez en pension.

Faut-il faire vacciner un chat qui vit en appartement ?

C’est une erreur de penser qu’un chat qui vit exclusivement en intérieur ne risque rien. Même s’il ne sort pas et n’est jamais en contact direct avec d’autres chats, il est vivement conseillé de le faire vacciner.

Notamment contre le typhus et le coryza, qui sont deux maladies infectieuses transmissibles par l’intermédiaire de divers supports. Comme les chaussures, les vêtements ou les objets.

Enfin, si votre chat ne sort que très exceptionnellement (pension, sortie ponctuelle, pendant les vacances, etc.), il est conseillé d’effectuer la vaccination contre la leucose féline (FeLV). Étant donné la gravité de la maladie, il est préférable d’être prudent.

La vaccination du chat : que faut-il retenir ?

Vous l’aurez compris, même si la vaccination n’est pas obligatoire en France, certaines maladies infectieuses sont potentiellement graves, voire mortelles. Il est donc fortement recommandé de démarrer le protocole vaccinal de votre chat dès ses 2 mois et d’effectuer le rappel annuel tout au long de sa vie. Ces consultations vaccinales permettront par la même occasion d’effectuer un bilan de santé.

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