La gestation chez la chienne

Vous êtes l’heureux propriétaire d’une jolie chienne en pleine santé et vous désirez lui faire faire une portée ? Nous allons vous expliquer toutes les étapes de la gestation chez la chienne : du début des chaleurs à la mise bas.

Les chaleurs chez la chienne

De manière générale, les premières chaleurs apparaissent vers l’âge de 6 mois et elles durent environ trois semaines. Ce délai peut être raccourci chez les chiennes de taille naine et allongé pour les races géantes. Elles reviennent en moyenne tous les 6 mois, tout au long de la vie de la chienne (il n’existe pas de ménopause chez les chiens). Le seul moyen pour stopper définitivement les chaleurs est la stérilisation.

De plus, avant cet âge, la chienne peut se montrer encore très immature et pourrait ne pas avoir l’instinct maternel suffisant pour s’occuper correctement des chiots.

Le cycle sexuel de la chienne

Le cycle sexuel de la chienne se décompose en quatre étapes :

> Le pro-œstrus : c’est le début des chaleurs, il dure en moyenne 9 jours, mais peut varier de 3 à 21 jours. À cette étape le propriétaire peut remarquer des changements physiques :  la vulve gonflée, des pertes vulvaires sanguinolentes (certaines chiennes présentent des pertes discrètes). Déjà à partir de ce moment, la femelle va attirer le mâle, mais n’acceptera pas l’accouplement.

> L’oestrus : période durant laquelle la chienne va ovuler et pourra être fécondée par un mâle. Elle sera fécondable uniquement pendant 2 à 4 jours sur toute la durée de la phase, qui dure en moyenne 9 jours. La femelle va accepter d’être saillie par le mâle. Les pertes vulvaires deviennent plus claires, rosées à transparentes (certaines chiennes ont des pertes sanguinolentes jusqu’à la fin des chaleurs). L’ovulation étant très courte, si vous souhaitez faire saillir votre chienne, il est recommandé de démarrer le contrôle du taux de progestérone à partir du troisième jour des chaleurs.

> Le diestrus (ou metoestrus) : c’est la période de gestation, elle dure entre 57 et 68 jours. La chienne refuse à présent la saillie. On observe des modifications physiques : la vulve reprend petit à petit sa taille d’avant les chaleurs, relâchement de la sangle abdominale, gonflement du tissu mammaire avec possible présence de lait en fin de gestation.

> L’anœstrus : c’est la phase ou l’appareil génital se met au repos pendant 2 à 9 mois. Aucune modification physique durant cette période, la chienne n’attire pas le mâle et n’accepte pas l’accouplement.

Quand dois-je faire saillir ma chienne ?

À chaque chaleur la chienne va ovuler de manière systématique. Il n’est pas évident de savoir à quel moment précisément cela va se produire, ni à quel moment elle pourra être fécondée.

> 60% des chiennes ovulent entre le 9^ème et le 10^ème jour. L’ovulation se déroule entre 6 et 24 heures.

> 60% des chiennes sont prêtes à être fécondées entre le 12^ème et le 14^ème jour. Les ovules ne sont pas fécondables immédiatement. Ils doivent d’abord murir entre 2 et 4 jours dans le tube génital (oviducte).

Si vous souhaitez maximiser vos chances de réussite. Il est recommandé d’effectuer un contrôle du taux de progestérone à partir du 3^ème jour des chaleurs. Cela sera à renouveler en fonction du taux relevé à la première prise de sang.

Malgré toutes ces précautions, il est important de garder à l’esprit que la réussite n’est pas à 100% garantie.

Durant la gestation chez la chienne, ce qu’il faut savoir

La durée de gestation chez la chienne

Une radiographie pourra être ensuite réalisée à partir du 45^ème jour de gestation. Cette imagerie confirmera le nombre de chiots et la taille des squelettes pour s’assurer qu’ils pourront sortir par voie naturelle.

Quels soins à apporter à la chienne gestante ?

Une alimentation adaptée

La première chose est de changer son alimentation. Remplacez ses croquettes/sa pâtée habituelles par une alimentation haut de gamme pour chiots. L’alimentation pour chiots est riche en minéraux et protéines. Ils sont nécessaires à la bonne formation des fœtus et à la fabrication d’un lait maternel riche. Procédez à une transition alimentaire progressive, sur plusieurs jours, pour éviter les problèmes digestifs. Si vous donnez une alimentation pour chiots, il n’est pas recommandé de supplémenter en vitamine et en calcium. Au contraire, un apport trop important en calcium pourrait engendrer de graves problèmes au moment de l’accouchement et de l’allaitement.

Néanmoins, attention à la quantité d’alimentation donnée, surtout si votre chienne est déjà en embonpoint. Dans ce cas, il fortement recommandé de demander conseil à un vétérinaire. Il établira un régime adapté qui ne causera pas de problèmes pour la mise-bas.

Recommandations médicales

Si votre chienne n’a pas été vaccinée récemment, c’est le moment de renouveler les vaccins. Certains vaccins peuvent s’effectuer pendant la gestation, demandez conseil à un vétérinaire. La mère pourra ainsi transmettre à ses chiots un grand nombre d’anticorps via le premier lait (colostrum). Cela permettra aux chiots de se défendre contre les maladies.

C’est également le bon moment pour vermifuger votre chienne. En effet, pendant la gestation la mère est souvent porteuse de vers d’ascaris en « dormance » dans ses muscles. Elle va les transmettre à ses chiots via l’utérus puis dans le lait. Seul votre vétérinaire pourra vous indiquer quel produit utiliser (compatible avec l’état actuel de la chienne), et à quel moment le donner.

Continuez également à la traiter contre les parasites externes (puces et tiques) en utilisant des produits adaptés aux chiennes gestantes. Ne donnez jamais un traitement ou un médicament, sans avis vétérinaire. Certains sont nocifs pour les fœtus.

C’est important que votre chienne conserve une activité physique durant la gestation pour éviter l’embonpoint. Les activités physiques doivent être mesurées et adaptées au fur et à mesure de la gestation. Pas d’efforts trop intenses, surtout en fin de gestation.

Les complications liées à la gestation chez la chienne

Certaines complications peuvent apparaitre durant la gestation :

> Les avortements : tout changement de l’état de santé de la chienne peut entrainer, de manière générale, un avortement. Il existe néanmoins différentes raisons qui peuvent causer un avortement : la maladie (insuffisance lutéale, hypothyroïdie, diabète), des parasites, des bactéries ou des virus. Si la chienne n’expulse pas les fœtus, elle risque une infection utérine (métrite), parfois très grave.

> L’hypocalcémie : c’est un déficit en calcium. La montée de lait augmente les besoins en minéraux et notamment en calcium. Plutôt rare pendant la gestation, elle se manifeste généralement quelques jours après la mise-bas. C’est assez fréquent chez les chiennes de petits gabarits. Pour l’éviter, une bonne alimentation riche en minéraux est nécessaire pendant toute la durée de gestation et de l’allaitement, comme l’alimentation haut de gamme pour chiots.

À garder en mémoire : tout changement de l’état de santé de votre chienne doit conduire à une consultation vétérinaire. Une perte d’appétit, une baisse de forme, des écoulements vulvaires anormaux, etc. doivent vous alerter.

Comment bien préparer la mise-bas ?

Veillez à ce que la chienne puisse y rentrer et sortir comme elle le souhaite. Vous pouvez installer dans le fond de la caisse du papier journal, des alaises ou des couvertures. Sachez qu’ils seront souillés pendant la mise-bas et qu’il faudra les retirer et laisser place à du linge propre. Si votre chienne attend un grand nombre de chiots, prévoyez une boite de lait maternisé afin de pouvoir prendre le relai en cas de besoin.

La mise-bas approche, quels sont les signes ?

Dans la majorité des cas, la chienne change de comportement. Elle devient très nerveuse, tourne en rond dans la maison, halète ou gémit. C’est le signe des premières contractions utérines (non visible) et de la dilatation du col de l’utérus. Sa température corporelle baisse (en dessous des 37,8°C) dans les 24 dernières heures, et du lait apparait au niveau de ses mamelles.

Qu’est-ce qui se passe durant la mise-bas ?

La plupart du temps la mise-bas se passe sans encombre. Vigilance si c’est sa première portée ! Restez à proximité, sans la déranger, au moins le temps que les deux premiers chiots naissent, pour vous assurer que tout se déroule correctement. Certaines chiennes sont très liées à leur propriétaire et voudront rester près de lui pendant toute la durée de la mise-bas.

Les étapes

Les chiots doivent être expulsés de façon régulière, après quelques contractions, à intervalle d’une demi-heure à une heure. Attention aux difficultés lors de la mise-bas (dystocie). Si la chienne pousse fortement pendant un moment et que rien ne se passe, c’est qu’un chiot est peut-être coincé. Dans ce cas, il faut prévenir le vétérinaire le plus rapidement possible. De même, s’il reste des chiots à l’intérieur, elle ne doit pas rester plus de deux heures sans contractions.

Le chiot va généralement naitre tête la première ou par le bassin, ces deux positions sont totalement normales. La plupart du temps, à son arrivée, le chiot est recouvert d’une membrane (amnios). Elle se déchire facilement lorsque la mère lèche son petit pour le libérer et lui permettre de respirer. Elle va couper le cordon ombilical en le rongeant délicatement entre ses dents. Le chiot doit pousser des cris dans les secondes qui suivent. Si ce n’est pas le cas, vous devrez prendre le relai en libérant ses voies respiratoires. Le placer dans une serviette propre et le frotter vigoureusement tête en bas (en faisant très attention), afin de dégager les voies respiratoires et le stimuler à respirer, jusqu’à entendre ses premiers cris. Ensuite, le replacer délicatement auprès de sa maman pour qu’il aille prendre sa première tétée de colostrum et se réchauffer.

La fin de la mise-bas

Le placenta est généralement expulsé 15 minutes après la naissance du chiot. La chienne va de façon instinctive manger les membranes et les placentas, il est préférable de ne pas intervenir.

Derniers conseils : toujours vous assurer que la mère et les chiots sont installés dans un endroit calme et propre. Le lieu doit aussi être sec, sans courants d’air et au chaud (surtout au niveau du sol, ou la déperdition de chaleur est importante).