L'épilepsie chez le chat

L'épilepsie chez le chat

Le 17/04/2023

L’épilepsie chez le chat, comme chez le chien ou l’homme, est très impressionnante. Face à des crises convulsives, on se sent toujours démunis et impuissants. Pour quelles raisons le chat souffre d’épilepsie ? Comment gérer ces crises ? Faisons le point.

Deux types d’épilepsie chez le chat

L’épilepsie fait peur à n’importe quel propriétaire car les crises sont parfois si impressionnantes qu’on a peur de perdre son compagnon. Lorsque ces crises arrivent, premier réflexe : faire appel à son vétérinaire pour faire le point. On distingue deux types d’épilepsie.

L’épilepsie primaire, essentielle ou idiopathique

Les convulsions de l’épilepsie primaire ne sont pas consécutives à une affection ou un trouble. L’origine des crises est hélas inconnue. Si après toute une série d’examens on constate qu’il n’y a pas d’anomalie cérébrale ni métabolique (autre problème de santé, dysfonctionnement d’un organe, etc.), alors on parlera d’épilepsie primaire (essentielle ou idiopathique). C’est une épilepsie que l’on suppose être d’origine héréditaire/génétique.

L’épilepsie secondaire

Il s’agit d’une épilepsie qui a une cause métabolique, neurologique ou suite à une intoxication. C’est une épilepsie que l’on peut expliquer et qui, comme son nom l’indique, est secondaire à une cause première.

Deux types de crises

Les crises partielles (ou focales)

Pour ces crises, une seule zone ou plusieurs zones du cerveau sont concernées. Les crises partielles peuvent ne pas être visibles par les propriétaires. Les signes sont éventuellement des mouvements de muscles du visage, une hypersalivation, des crampes. Ces crises sont l’expression d’épilepsies idiopathiques (essentielles ou primaires).

Les crises généralisées

Pour les crises généralisées, c’est l’ensemble du corps du chat qui est impacté. Ce sont bien sûr les crises les plus impressionnantes.

Les trois phases de l’épilepsie chez le chat

L’épilepsie est une affection neurologique qui se caractérise par des décharges d’influx nerveux anormaux dans le cerveau. Ces décharges sont soudaines et provoquent des crises d’épilepsie, souvent sous forme de convulsions.

Comme chez l’homme, il s’agit de convulsions à répétition qui se déroulent en trois phases :

La phase d’aura

Cette phase se situe avant la crise et se manifeste par un comportement anormal chez votre chat. Les symptômes sont l’agitation et la nervosité palpables quelques jours ou heures avant la crise, parfois quelques minutes avant. Votre chat peut se montrer beaucoup proche de vous que d’habitude pour se rassurer ou au contraire être distant et se cacher. Cette phase est très subtile et passe souvent inaperçue, surtout si le propriétaire est absent en journée.

L’ictus

C’est la phase de convulsions avec la décharge électrique dans le cerveau, la crise elle-même. C’est le moment le plus impressionnant pour les propriétaires car c’est très violent. L’animal est très temporairement dans un état de conscience modifié.

Les pupilles peuvent se dilater totalement. Le corps du chat se raidit et convulse, il peut baver et s’uriner dessus. La crise paraît longue, voire interminable pour les propriétaires. Elle ne dure en réalité que 1 à 5 minutes.

Aucune action extérieure ne peut arrêter la crise. Il est au contraire conseillé de ne rien faire et de limiter uniquement les obstacles autour de l’animal pour l’empêcher de se cogner violemment et de se faire mal.

Ainsi pendant l’ictus, on observe des :

> Perturbations sensorielles

> Troubles neuro-végétatifs : salivation, miction (urines), défécation

> Perturbations des mouvements et du tonus musculaire

> Une diminution de la conscience

La phase post-ictale

C’est la phase post-crise dite de récupération durant laquelle le chat reprend connaissance. Sous le choc, beaucoup de chats ont le réflexe de se diriger vers la gamelle pour boire et manger assez goulument. La crise est tellement violente et sollicite tellement d’énergie que le chat a besoin de compenser.

Certains chats restent désorientés un moment, peuvent perdre temporairement la vue, l’équilibre. Il convient de laisser votre chat tranquille après la crise. Il reprend de lui-même une démarche normale petit à petit, il peut se montrer « agressif » et feuler si vous le sollicitez trop vite. Laissez-le récupérer seul et tranquillement.

Les causes de l’épilepsie chez le chat

Les causes sont hélas très nombreuses.

Il peut s’agir :

> D’une conséquence de traumatismes, chocs

> De tumeur(s) cérébrale(s)

> Suite à une intoxication

> De troubles métaboliques (hypocalcémie, hypoglycémie, encéphalose hépatique, hypoxie)

> D’encéphalites

> D’accident vasculaire

> De malformations congénitales (hydrocéphalie)

> Epilepsie essentielle

Selon les cas, le vétérinaire pourra éliminer une par une les causes possibles des convulsions. On parle de diagnostic par élimination. La démarche sera d’évacuer les causes neurologiques, puis métaboliques etc. Toutes les causes d’épilepsie secondaire. Cela peut être très coûteux pour les propriétaires en examens complémentaires, notamment si le chat subit une IRM, un scanner accompagné d’un prélèvement de liquide céphalo-rachidien, des bilans sanguins très approfondis, etc.

Lors d’épilepsie primaire ou idiopathique, le chat est en bonne santé entre les crises et les examens complémentaires n’indiquent aucune anomalie. Dans certains cas, un traitement symptomatique sera initié sans connaître la cause exacte des convulsions.

Quel traitement pour gérer l’épilepsie chez le chat ?

Il n’existe pas de traitement pour éradiquer à 100% les crises convulsives. Le but recherché sera de réduire la fréquence, la durée et la gravité des crises de l’animal. Aucun traitement ne sera mis en place si le chat n’a eu qu’une seule crise.

C’est au bout de quelques crises qu’un traitement antiépileptique peut être initié. Il faut attendre au moins deux semaines avant de pouvoir juger de l’efficacité du traitement mis en place. Durant cette période, les propriétaires doivent être patients et ne surtout pas interrompre ou modifier la posologie d’eux-mêmes en l’absence de résultats immédiats.

Pour des pathologies comme l’épilepsie, il convient de tenir un journal de bord avec date et durée des crises convulsives. Ce sont des informations très importantes pour le vétérinaire et cela pourra mieux orienter la suite du traitement.

Après 15 jours de mise en place du traitement, le vétérinaire fera le point avec les propriétaires. Il y aura une augmentation du dosage en cas de résultats insuffisants ou au contraire une diminution du dosage en cas d’effets secondaires trop marqués.

Au fur et à mesure des semaines et de la réponse au traitement initié, le vétérinaire pourra effectuer une association d’antiépileptiques. Si du phénobarbital fait parti de la posologie, des bilans sanguins réguliers pour contrôler les valeurs du foie seront nécessaires.

Conclusion

L’épilepsie chez le chat arrive du jour au lendemain et c’est un choc pour les propriétaires, démunis et impuissants. Il faut être patient et constant pour bien accompagner votre chat à gérer ce trouble. Ce n’est pas évident de vivre avec un animal épileptique, mais le traitement aide à trouver un équilibre.

Des contrôles réguliers seront bien sûr nécessaires pour trouver le bon traitement, le bon dosage. Votre vétérinaire traitant sera toujours là pour répondre à vos questions et le cas échéant, en soirée ou le week end, des vétérinaires peuvent répondre à vos inquiétudes, n’hésitez jamais. L’épilepsie chez le chat n’est pas une fatalité, mais doit être bien suivie pour assurer une bonne qualité de vie à votre chat.

Conseils à distance ou consultation à domicile, nous vous garantissons la solution vétérinaire la plus pratique et adaptée possible.

À partir de 49€ - Du lundi au samedi - De 08:00 à 20:00 - En savoir plus

Articles dans le même thème :