Faire le deuil de son animal

La perte de son animal, qu’elle soit prévisible ou soudaine, est toujours un évènement difficile à vivre. L’animal est un membre à part entière du foyer, son absence engendre une grande tristesse, parfois compliquée à surmonter. Le deuil d’un être aimé est l’une des situations les plus difficiles de notre vie et la perte de son animal de compagnie en fait partie. Pour surmonter sa perte, il est nécessaire de faire son deuil.

Comment faire le deuil de son animal ? Nous allons d’abord vous expliquer toutes les étapes du deuil, pour mieux le comprendre et le vivre.

Connaitre les 5 étapes du deuil

Étape 1 : le déni

C’est le choc, même si on sait que notre animal nous quitte un jour, quand ce moment arrive, nous n’acceptons pas la situation. On se sent démuni et incapable de surmonter la mort de son animal de compagnie. Il est possible de se demander si c’est réellement arrivé ? On se dit que ce n’est pas possible, que ce n’est pas réel. Dans cette phase, notre état est source de torpeur ou de débordements d’émotions. Notre esprit fait face comme il peut à cette situation qui semble ingérable.

Étape 2 : la colère

Après le déni, vient la colère. Ce sentiment d’injustice où on se sent coupable du décès de son animal. On refait le fil des évènements, on ressasse chaque moment, chaque chose négative qu’on a pu dire ou faire et on regrette. Il faut surmonter cette étape en se rassurant, on n’est en aucun cas responsable de son décès et celui-ci ne nous en veut pas.

Étape 3 : le marchandage

Après la colère, vient ce sentiment d’angoisse face à l’absence de son animal. On essaie de « négocier » avec une entité invisible, pour remonter le temps et que notre compagnon à quatre pattes revienne parmi nous. Cette détresse émotionnelle peut nous entrainer vers le désespoir car nous savons au fond de nous qu’il est impossible de le faire revenir.

Étape 4 : la dépression

Sans doute l’étape la plus douloureuse à franchir. Le désespoir et la profonde tristesse nous conduisent à de grandes remises en question. La sensation qu’on ne s’en remettra jamais peut nous pousser à l’isolement et à cacher nos sentiments. Il est important, pour ne pas rester dans cet état, d’en parler. Trouvez une oreille attentive et se rappeler des bons moments passés avec lui.

Étape 5 : l’acceptation

Après la pluie vient le beau temps, le temps de l’acceptation. L’avenir nous paraît moins sombre, les nuages laissent place à la lumière. On commence à aller mieux, la souffrance se dissipe petit à petit et on se libère de toute cette douleur. On arrive à tourner la page progressivement et à réorganiser notre vie en acceptant l’absence de notre animal de compagnie. La période de deuil se termine et dans notre cœur, resteront gravés nos moments de bonheur partagé avec lui.

S’entourer de personnes bienveillantes pour en parler

Il ne faut pas avoir honte d’être triste. La perte de son animal est aussi dure à vivre que la perte d’un proche. Ne vous renfermez pas sur vous-même et parlez-en avec des personnes ayant déjà vécu cette situation. Elles comprendront plus facilement ce que vous vivez et seront plus compatissantes. Les professionnels sont aussi là pour vous écouter, si vous en sentez le besoin. Notamment, le vétérinaire traitant de votre animal, qui le connaissait bien et qui l’a suivi tout au long de sa vie et qui, parfois, vous a accompagné dans ses derniers instants.

Ils doivent comprendre qu’à vos yeux ce n’est pas un objet et qu’il n’est pas interchangeable ou remplaçable.

Comment parler du décès d’un animal à son enfant ?

On pense, bien souvent à tort, que cacher la mort de l’animal à son enfant, c’est le protéger. Bien au contraire, l’enfant a besoin, comme l’adulte, de faire le deuil de son animal de compagnie. Le plus souvent, ils ont grandi ensemble et ils ont créé un lien affectif unique.

Ne pas mentir à son enfant sur la mort de son animal

Il peut s’agir de sa première expérience avec la mort, c’est une étape difficile, mais importante. Il faudra aborder le sujet avec douceur et diplomatie, pour ne pas faire de la mort une angoisse future, qui nuirait à sa construction.

Dites-lui la vérité, en évitant de rentrer dans les détails qui pourraient le choquer. Lui aussi devra faire le deuil de son animal.

Utilisez les mots justes pour lui dire

La mort est un sujet délicat et difficile à aborder, en particulier avec son enfant. Il faut trouver les bons mots pour lui expliquer la situation et répondre à ses interrogations le plus simplement possible.

Utilisez des termes clairs et précis pour éviter toute ambiguïté. Évitez les métaphores du type « il s’est endormi » ou bien « il est parti », qui ne représentent pas la réalité. Le vocabulaire utilisé pour l’annonce de la mort de l’animal est le même que pour un humain.

Comment aider son enfant à surmonter le deuil de son animal ?

En plus d’être présent pour votre enfant, vous pouvez aborder la thématique du décès et du deuil en vous aidant de supports visuels et audios.

Voici deux exemples :

Esthima propose un contenu audio, adapté aux enfants de 3 à 12 ans : « Au pays d’Eden »

Les éditions Albin Michel Jeunesse proposent un livre pour les enfants à partir de 3 ans (disponible en médiathèque, librairie ou sur internet) : « Le Jardin d’Evan »

Réaliser un rituel pour dire adieu à son animal

Il existe une multitude de rituels, nous allons vous présenter quelques exemples pour vous aider à affronter la mort de votre animal et lui dire adieu.

> Reproduisez une action que vous aviez l’habitude de faire avec lui, comme une promenade par exemple.

> Exprimez vos émotions en lui écrivant une lettre ou en dessinant, peut s’avérer libérateur, surtout pour les enfants. Vous pourrez ensuite les enterrer ou les disposer sur l’hôtel.

Reprendre un animal rapidement, bonne ou mauvaise idée ?

Parfois la question de reprendre un animal arrive rapidement, la douleur que l’on ressent est immense et on se demande si reprendre un nouveau compagnon nous aidera à traverser cette épreuve.

Avant de prendre cette décision, vous devez vous demander si vous êtes prêt ? Prendre un animal si vous êtes en plein processus de deuil pourrait nuire à votre future relation avec un nouvel animal. Il ne doit pas être un « pansement » ou un « remplacement », mais une nouvelle page de votre vie.

Cela ne sera pas le cas. Chaque être vivant a sa propre personnalité, elle est unique.

« On ne retient pas un oiseau qui s’envole du nid. Mais par amour, on lui accorde la liberté d’un ciel immense. » Marie Bolduc