L’occlusion intestinale chez le chat
Qu’est-ce qu’une occlusion intestinale ?
Il s’agit tout simplement de l’arrêt du transit intestinal. Le blocage peut être partiel ou total de l’intestin grêle ou du colon. Ce blocage empêche les aliments, les liquides et les gaz de circuler normalement dans l’intestin. L’occlusion intestinale chez le chat n’est donc pas à prendre à la légère, il s’agit d’une vraie urgence vitale pour votre animal. Au moindre symptôme, consultez votre vétérinaire sous 24h !
Quelles sont les causes de l’occlusion intestinale chez le chat ?
Les trichobézoards, ou boules de poils
Cela touche en premier lieu les chats à poils longs et mi-longs, mais peut aussi toucher des chats à poils courts. Les périodes critiques sont les mues d’automne et de printemps.
C’est à ces périodes que les chats perdent davantage leurs poils et donc les ingèrent au moment de leur toilette. Les périodes de mues sont donc très à risque pour votre chat.
Que se passe-t-il lorsque le chat ingère ses poils ? Dans le meilleur des cas, ces derniers suivent le même trajet que les aliments et finissent leur voyage emmêlés aux selles dans la litière. L’autre scénario est que les poils restent en stase dans l’estomac et forment un amas suffisamment important pour provoquer une occlusion intestinale. Là il s’agit d’une urgence vitale.
Le corps étranger
C’est plus fréquemment l’apanage des chiens, mais certains chats sont candidats à ces bêtises. Lorsqu’un chat ingère quelque chose de non comestible, comme un objet par exemple, cela va vraisemblablement rester coincé en milieu de trajet. On parlera là encore d’occlusion intestinale. Tout est bloqué, plus rien ne passe.
L’infestation parasitaire
On y pense moins mais c’est une cause non négligeable d’occlusion intestinale. Certains chats, plus volontiers ceux d’extérieur, sont touchés par les infestations parasitaires massives.
La cause tumorale
Lorsqu’une tumeur digestive ou extradigestive se développe, elle peut causer l’obstruction digestive et l’occlusion.
Le cas des chats âgés
Leur transit intestinal se ralentit avec les années, à l’instar des sujets âgés humains.
Ce ralentissement du transit peut favoriser l’apparition de boules de poils en arrêt dans l’intestin, provoquant une constipation sévère à une occlusion intestinale dans le pire des cas.
La constipation
Certains sujets souffrent d’une accumulation de selles volumineuses dans l’intestin, dures, qui font “bouchon”.
Quels sont les symptômes ?
- Les vomissements
Ce sont en effet des symptômes classiques. Lorsque les propriétaires consultent pour vomissements aigus, le vétérinaire se tournera plus volontiers vers un traitement symptomatique en première intention.
C’est lorsque la puissante injection d’anti-vomitif s’est soldée par un échec qu’en seconde intention une échographie abdominale et/ une radiographie est effectuée pour vérifier la présence ou non de corps étranger.
- L’apathie
Autre symptôme classique qui cache bien des causes, donc toujours consulter lorsque votre chat a une baisse de tonus très marquée. Une hyperthermie peut aussi expliquer l’apathie, tout comme être un symptôme supplémentaire.
- La baisse d’appétit, puis anorexie
- Moins de selles à disparition totale
- Des douleurs abdominales
On peut s’en rendre compte si on porte son chat ou si on le manipule au niveau de l’abdomen. Il peut montrer des signes d’inconfort voire de douleurs et se débattre. Il peut adopter aussi une position dite “antalgique”, recroquevillé sur lui-même.
Comment traiter l’occlusion intestinale chez le chat ?
Le traitement médicamenteux
Il est possible de prescrire un traitement qui facilitera le passage de ce qui cause l’occlusion vers le colon. Le traitement médicamenteux ne fonctionne pas toujours voire pas du tout lorsqu’un corps étranger est trop important par sa taille par exemple. Si la cause de l’occlusion est de petite taille et surtout que l’état général du chat est bon, le traitement médicamenteux en première intention se justifie. Il sera accompagné d’une alimentation riche en fibres ou aliment diététique indiqué pour la constipation (laxatif sous forme de pâte appétente notamment).
L’intervention chirurgicale
Elle reste l’option la plus courante, qu’il s’agisse d’un amas de trichobézoards ou d’un corps étranger trop important. Là encore, si l’état général du chat est mauvais ou se dégrade rapidement, la chirurgie sera privilégiée.
Selon les cas, il s’agira d’une entérotomie (incision des intestins) ou d’une entérectomie si l’intestin est trop abîmé, voire nécrosé à l’endroit du corps étranger.
Certes, le risque anesthésique est toujours présent et le post-opératoire est délicat avec une hospitalisation durant plusieurs jours, mais cette intervention peut sauver la vie de votre animal. Il s’agira de bien vérifier que le chat retrouve l’appétit, et que ce qu’il mange soit bien digéré.
En général l’équipe vétérinaire traque la première selle ! Une fois que le transit fonctionne à nouveau, à renfort d’alimentation hyperdigestible pendant quelques temps, le chat peut rentrer chez lui finir sa convalescence. Lorsque l’intervention chirurgicale a été effectuée à temps, le pronostic de récupération sera bien sûr meilleur.
La prévention
Le brossage régulier
Il est l’un des points clefs pour éviter le trop plein de poils dans les intestins de votre chat. Cette action mécanique doit être une habitude prise tout au long de l’année, juste quelques secondes tous les jours afin de retirer les poils morts déjà.
Si votre chat déteste ça, tentez d’effectuer une association positive : un brossage, puis une récompense avec une friandise ou un aliment dont il raffole. Si vous faites cela à chaque fois, votre chat pourrait s’y soustraire avec plus de patience. Il s’agit du renforcement positif. Bien sûr, il faut privilégier les brossages très courts en durée, mais réguliers. Rien n’est pire qu’une séance de 15 minutes de brossage en continu pour un chat qui déteste ça !
Les compléments alimentaires
Ils sont essentiels pour les chats à poils longs et mi-longs. Ils se présentent sous forme de pâtes orales appétentes, à mettre dans la nourriture, à proposer à la main ou à déposer sur la patte de votre chat pour qu’il puisse la lécher et absorber le produit. Ces pâtes sont composées de malt, de vaseline blanche, d’huile de poisson ou encore de paraffine. Elles favorisent l’élimination des poils ingérés lors de la toilette de votre chat et permettent d’aider au bon fonctionnement de l’appareil digestif. Elles sont à utiliser régulièrement par cure dans l’année et non en continu.
Les compléments alimentaires sont faciles à se procurer. Accessibles en vente libre (sans prescription) à l’accueil des cliniques, sur internet ou en animalerie. Demandez toujours conseils auprès de l’équipe vétérinaire qui gère votre chat. Vous aurez toutes les recommandations en termes de produits et de posologie.
Une alimentation adaptée
Le mieux est de donner une alimentation adaptée, riche en malt, en fibres notamment et prébiotiques végétaux. Une alimentation hyper digestible qui favorisera le transit intestinal. Il est également assez aisé de s’y retrouver. Les marques ont facilité les nomenclatures à renfort de “spéciales boules de poils / Hairball” notamment.
Veiller au surpoids !
C’est un point non négligeable : les chats en surpoids ont un transit plus lent, puisqu’ils bougent moins. Ce sont de bons candidats à la constipation qui peut se compliquer et aller vers l’occlusion.
Surpoids et sédentarité sont souvent liés et sont la cause de nombreux soucis de santé chez les animaux.
Rangez tout ce qui peut être un danger !
Faites en sorte de ne pas laisser traîner des élastiques à cheveux, des petits jouets, des fils ou laines si vous pratiquez la couture ou le tricot. Lors de fêtes, anniversaires ou Noël, jeter de suite les fils de bolducs ou autres rubans décoratifs.
Dans la lignée de ces accidents domestiques, privilégiez les sacs poubelles à poignées et non avec un fil pour la fermeture. Côté alimentaire, les ficelles de gigot ou de rôti sont à jeter également très vite.
Vous l’aurez compris, l’occlusion intestinale chez le chat, comme chez un autre animal, n’est pas à prendre à la légère. La prévention est la clef, de même que la rapidité d’une consultation en clinique dès apparition des premiers symptômes.
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