Chenilles processionnaires : comment les reconnaître ?

Chenilles processionnaires : comment les reconnaître ?

Le 21/10/2020

On ne se méfie pas assez de ces petites chenilles d’apparence inoffensives. La plupart des gens ignorent totalement le danger des chenilles processionnaires et leurs graves conséquences, autant sur l’homme que sur l’animal. Un petit éclairage s’impose.

Chenilles processionnaires : deux espèces en France

On peut distinguer :

> Les chenilles processionnaires du pin (Thaumetopoea pityocampa), urticantes de novembre à mars en général. Ces chenilles se nourrissent des aiguilles de pins, arbre sur lequel elles pondent.

> Les chenilles processionnaires du chêne, (Thaumetopoea processionea), urticantes plutôt de mai à juillet. Elles se nourrissent des feuilles de l’arbre.

Comment les reconnaitre ?

Ces petites bêtes de la famille des lépidoptères (papillons) ont la particularité de se déplacer en ligne, les unes derrière les autres et sont recouvertes de poils urticants orangés (du pin) ou blancs argentés (du chêne) qui est leur unique système de défense, surtout lors du dernier stade larvaire de son évolution.

Où se trouvent-elles et à quelle période ?

Elles sont plus volontiers présentes au printemps (saison critique), avec parfois des processions jusqu’en novembre sur la côte atlantique.

Avec le réchauffement climatique, on les trouve désormais un peu partout en France malheureusement. Plutôt présentes initialement dans les régions situées au sud de la Loire, elles sont peu à peu remontées vers le nord, gagnant environ 5 km par an. Les zones montagneuses jusque-là assez épargnées, le sont aussi de moins en moins, car l’altitude à laquelle on trouve des colonies ne cesse de monter.

Les chenilles processionnaires du chêne sont plus volontiers présentes sur le quart nord-est de la France par foyers restreints. Celles du pin plutôt sur le sud du territoire français à l’origine. Toutefois sa migration remonte chaque année de quelques kilomètres.

En Île-de-France, on retrouve hélas les deux espèces.

Dans d’autres pays on trouvera aussi leurs cousines, les chenilles processionnaires du cèdre.

Le danger des chenilles processionnaires : que risque-t-on ?

À leur contact, les conséquences peuvent être extrêmement graves et aller jusqu’à des réactions allergiques très sévères, tels que des chocs anaphylactiques.

Le premier réflexe doit être de consulter son médecin en urgence.

Les chenilles processionnaires sont un vrai problème de santé publique étant donné le nombre conséquent d’accidents graves chaque année. Voici un aperçu des principaux symptômes selon les points de contacts sur le corps :

Les chenilles processionnaires sont un vrai problème de santé publique étant donné le nombre conséquent d’accidents graves chaque année. Voici un aperçu des principaux symptômes selon les points de contacts sur le corps :

> Si contact avec la peau, les premiers risques sont de vives démangeaisons et inflammations douloureuses environ 8 heures après,

si contact par inhalation (poils de la chenille qui volent par exemple), cela peut provoquer une irritation sévère des voies respiratoires. De possibles difficultés de déglutition, maux de gorge, éternuments, crise d’asthme sont à craindre,

> conjonctivite et kératite sont à craindre si contact avec les yeux, entre 1 heure et 4 heures plus tard,

> si ingestion de poils urticants (fruits pas ou mal lavés par exemple), des désordres digestifs sont à craindre (vomissements). Ils peuvent être accompagnés de douleurs abdominales sévères, une inflammation des muqueuses de la bouche et une hypersalivation.

Seul votre médecin jugera du traitement local à suivre, accompagné ou non d’antihistaminiques ou de corticoïdes en traitement par voie orale. Il peut être nécessaire, selon la gravité et la profondeur des lésions, de consulter un spécialiste en complément (ophtalmologue, dermatologue, pneumologue).

À noter : plus vous êtes en contact avec les poils urticants de chenilles processionnaires et plus les réactions peuvent être graves à chaque nouveau contact. Cela peut aller jusqu’au choc anaphylactique.

Le danger des chenilles processionnaires : que risquent nos animaux ?

Si votre chat ou votre chien est en contact avec une chenille processionnaire sur certaines parties du corps (museau, pattes, langue), les principaux symptômes sont les suivants :

> il a d’abord très mal car les poils urticants entrainent une vive inflammation proche de la brûlure,

L’animal peut se lécher la patte qui le grattait à cause poils urticants, ou bien s’il a reniflé et léché une chenille processionnaire à même le sol.

Ayez le réflexe de rincer la langue et la cavité buccale à l’eau claire. Surtout ne pas frotter pour ne pas aggraver les choses, notamment libérer davantage de toxines.

> dans certains cas, l’amputation d’une partie de la lésion doit être envisagée, car les tissus atteints nécrosent très vite. Sans traitement administré rapidement, le pronostic vital est clairement engagé. 

> quand l’animal a été en contact par inhalation, les poils urticants irritent sévèrement les voies respiratoires. Des gonflements des muqueuses se produisent (œdèmes) et peuvent provoquer une obstruction des voies respiratoires pouvant aller jusqu’à l’étouffement,

Un animal qui n’est pas amené au plus tôt chez le vétérinaire, peut avoir des complications extrêmement graves et en garder des séquelles à vie, voire décéder. Chaque minute compte, c’est une vraie urgence vitale !

Si les yeux de l’animal ont été en contact avec des poils urticants, très volatiles, il risque aussi :

> une conjonctivite,

> un ulcère de la cornée ou une kératite, voire pire, la cécité.

Votre animal peut avoir également d’autres symptômes associés comme :

> une hyperthermie (allant jusqu’à 40°),

> être apathique,

> avoir des troubles de la coagulation,

> les reins endommagés par la toxine des poils urticants,

> de sévères désordres digestifs, entre autres.

Ces dangers touchent évidemment aussi les animaux sauvages et de ferme (vaches, moutons, chevaux, etc.) qui auraient mangé de l’herbe ou du foin sur lesquels est passée une procession.

Comment limiter le danger ?

Vous êtes désormais conscients du problème, en général saisonnier. Vous savez reconnaître les chenilles processionnaires et repérer leurs nids, vous pouvez donc prendre les précautions d’usages :

> éviter de vous promener avec votre animal dans les forêts où se trouvent les arbres critiques, chênes et pins, à la période phare du printemps surtout, et de l’automne dans certaines régions,

> surveiller vos enfants et animaux pour ne pas qu’ils s’approchent de ces arbres si vous en possédez un dans votre propriété,

> lavez bien fruits et légumes avant de les consommer,

> évitez de faire sécher votre linge dans votre jardin à la période critique si vous résidez près de ces arbres. Les poils urticants étant très volatiles et pouvant se poser partout,

> si vous résidez dans une zone géographique où pins et chênes sont à proximité de votre habitation avec jardin, tondez votre pelouse au moins 3 jours après arrosage afin de vous assurer que les éventuels poils urticants ne soient plus à la surface de l’herbe mais bien passés dans le sol.

> N’essayez jamais de déplacer vous-même un nid, même vide. Faites appel à des professionnels qui possèdent l’équipement adéquat.

Vous l’aurez compris, le contact avec une chenille processionnaire peut être une urgence vitale pour votre animal, et très dangereuse pour l’humain, soyez prudent(e)s et très réactifs en cas de contact !

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